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L'eau est ce qui estompe les formes, dissout les matières, les humecte, les imprègne et les altère progressivement.
L'eau sert de liant, de diluant, favorisant passages, osmoses, fusions de forme à forme.
Les peintures présentées ici ont été réalisées en Bretagne (presqu'île de Crozon, Belle île en mer) et en Italie
(golfe de Naples, îles éoliennes) entre 2002 et 2004.
La notion de pierre est évoquée à travers les paysages et les carrières d'exploitation :
pierres éruptives, lapilis, sable du Vésuve, pierre ponce de Lipari, kaolin, pierre obsidienne ;
terre volcanique de Belle île, schiste de Bretagne.
Les grains de pigments colorés, les grains de sable, leur sensualité, leur relief, s'opposent à la plate,
lisse et froide idée de l'eau en peinture.
Jorge Luis Borges, prenant une poignée de sable du désert, la portant un peu plus loin, déclarait avoir modifié l'immensité du désert. Sans faire du Land Art, j'inclue dans mes œuvres la dimension du voyage, du parcours, du déplacement. Un des buts de la peinture serait de renouveler notre perception de la nature, de la rendre plus aiguë, sensible comme un oscilloscope aux moindres variations d'un environnement protéiforme.
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